mercredi 19 décembre 2012

La table sur fond rouge




Aujourd'hui, une nature morte assez ancienne, mais elle reflète assez bien l'idée qu'une toile n'est jamais vraiment finie, tant qu'on en est pas satisfait, peu importe les années. 


Cette toile, c'est une acrylique sur toile, au couteau,  d'assez grand format. Je l'ai faite presque entièrement entre 1999 et 2000. 
Même si je fais des choses plus fines aujourd'hui, j'aime beaucoup le travail de la matière que permettait l'utilisation du couteau à peindre.
Même si j'aime le travail de la matière, je n'étais pas au stade de Soutine, qui pouvait peindre avec quatre pinceaux dans une main pour garder les couleurs telles qu'elles sortaient du tube. (Et pourtant, d'après ma fille, dès qu'on prononce "Soutine" en ma présence, j'ai les yeux qui pétillent. Si si.)
Toujours est-il que ce tableau, si j'avais pris du plaisir à le peindre, je trouvais qu'il lui manquait quelque chose. 
Et puis, je l'avais mis de côté. Ce n'était pas vraiment de l'abandon, mais il fallait passer à autre chose, j'avais du boulot, d'autres commandes, ma vie de famille, mes travaux de restauration au Palais des Papes (oui oui, j'en parlerais un jour ou l'autre), et d'une chose à une autre, j'avais délaissé mon tableau. 
Pour notre exposition, évoquée ici par exemple, il fallait quelques tableaux qui s'accordent bien avec les toiles d'Ela, et j'ai ressorti celui-là, qui correspondait pas mal à ses couleurs et à son travail. 
Sauf qu'il n'était toujours pas fini (là, vous voyez la version définitive, mais je vais vous expliquer). Quelque chose dans sa composition ne me plaisait pas. 
Je me suis creusée la tête un moment, avant d'avoir une petite idée, et pouf, ça a marché! (Dans le jargon des peintres, on appelle ça un coup de bol de génie). 
L'idée, c'était la pomme: la rouge, la plus à l'avant plan. 

Cachez la, pour voir. Sans elle, la diagonale formée par les autres pommes n'est pas complète. Cette pomme là sert à centrer le tableau, et à finaliser la composition. 

C'était notre leçon du jour: parfois, en peinture, il suffit de pas grand-chose!

2 commentaires:

  1. Ca porte le même nom chez les photographes. ;)

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    1. Après, tout est dans la manière de raconter la chose. Soit on joue la modestie, soit on y va carrément: "oui, c'est réussi, mais c'est normal, j'ai laissé parler mon talent" (une des pédanteries dont certains sont capables en restant sérieux...)

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